Témoignage de ce que vivent les GJ aujourd'hui.

La FRANCE est-elle descendue si bas?

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 Yann Ou‎ à Fly Rider infos blocage

"30 MARS 2019.

J’aimerais partager mon témoignage de cet acte XX à Bordeaux...

Pour moi le moment où cela a basculé c’est quand nous sommes partis de la victoire en direction de la gare (pourquoi y retourner d’ailleurs ?). Un peu après les capu il y a eu une charge pour séparer le cortège en 2, après quelques secondes d’hésitation les forces de l’ordre tirent au flashball sur le cortège, les balles fusent au dessus de nos têtes...je ne sais pas où elles ont fini...puis ils chargent et sèment la panique, je me retrouve avec un groupe de gilets jaunes qui s’engage cours de l’Yser puis rue de Begles pour essayer de rattraper le cortège.

La suite est une succession de courses poursuites avec la bac qui nous prend littéralement en chasse. Ils sont organisés, nous attendent à chaque coin de rue et tirent au flashball sur tout ce qui bouge. L’helico les aide bien...On se retrouve vraiment coincés dans ce triangle entre nansouty la gare et le cours de la Marne. Les flics sont comme dans un jeu vidéo et s’amusent avec nous...

À chaque charge le groupe est successivement divisé. 
Il y a même eu un moment de folie légère quand on court avec les flics dans le dos et que d’autre de la bac arrivent en face... on se met à crier et à courir vers eux!!! Leur riposte à coup de flashball calme vite nos ardeurs révolutionnaires... nous ne nous battons pas avec les mêmes armes, nous ne devions être plus qu’une trentaine à ce moment là.

Après on s’éparpille tant bien que mal dans des petites rues, presque obligés de cacher nos gilets jaunes pour ne plus être des cibles.
La raison de cela est claire, faire peur, pour que l’on arrête...mauvaise stratégie, aujourd’hui j’ai une raison de plus de sortir manifester pour mes droits, et pour que mon fils n’ai jamais à vivre cela.
Une pensée pour ceux qui ont eu moins de chances que moi hier et qui se sont fait attraper ou blesser, ils nous tiraient dessus au moindre pas en avant vers vous...
Nous manquons d’organisation et de cohésion face à ces attaques professionnelles...
Nous sommes en France, en 2019, sous Macron.
Plus que jamais fier d’être gilet jaune"